Régies immobilières : les défis de la digitalisation
Depuis un certain temps déjà, les banques, les assurances ou encore le secteur des ressources humaines ont fait le pas vers la numérisation. Désormais mis sous pression par les acteurs concernés, le monde de l’immobilier en vient progressivement à l’automatisation complète de ses processus, qu’ils soient internes ou externes. Pour les régies, les propriétaires ainsi que les locataires, cette évolution est synonyme d’un gain de temps et d’argent. Laurent Gfeller, directeur de la filiale suisse romande d’Abacus Research, entend sensibiliser les agences immobilières aux avantages de la digitalisation.
La nouvelle génération de locataires est née avec les outils numériques que nous connaissons aujourd’hui. Pour ces jeunes, téléphoner à sa régie lors d’un incident (panne, problème technique, etc.) est contraire au bon sens. Bien plus simple de recourir à une application, disponible en tout temps sur son smartphone ou sa tablette individuelle. Celui qui souhaite louer un appartement est face à la même logique. Pourquoi faire le tour des agences immobilières dans le but de s’inscrire et de fournir les documents demandés si quelques « clics » depuis chez soi suffisent ?
Comme le souligne Laurent Gfeller, « du point de vue des régies, la dématérialisation complète des processus apporterait une valeur ajoutée : de nombreuses tâches quotidiennes se verraient automatisées, nécessitant uniquement une validation. Cela permettrait aux collaborateurs de se consacrer à un travail plus gratifiant que de répondre à un standard téléphonique ou de saisir des données ! ». La démarche peut aller plus loin encore, avec la mise à disposition de divers documents aux locataires (états des lieux, contrats de bail, règlements de l’immeuble, informations sur les appareils électroménagers, etc.). A noter que la numérisation du courtage – proche de la vente – est, parmi les secteurs de la branche immobilière, le mieux maîtrisé par les régies.
Améliorer la relation entre tous
Outre les locataires, les agences immobilières sont de nos jours amenées à communiquer de manière plus soutenue avec les propriétaires, en particulier avec ceux qui détiennent d’importants parcs immobiliers (pour une bonne part des institutionnels). La digitalisation permet de les informer en temps réel sur leurs portefeuilles d’objets. Par le biais d’un portail ou d’une application, les propriétaires pourraient avoir un accès permanent à de multiples données. En suivant l’évolution des coûts, des revenus et autres informations (consommation d’énergie par exemple) en lien avec leurs biens, ils auraient une meilleure prise sur la stratégie à développer. Autre atout : les propriétaires seraient en mesure d’approuver/refuser des devis (travaux d’entretien ou de rénovations), des factures de fournisseurs ou de consulter des procès-verbaux. Cela éviterait les interminables échanges sous forme de courriers papiers ou mails, améliorant ainsi la performance et la réactivité des partenaires.
Alors pourquoi ne pas accélérer la numérisation ? « La principale difficulté réside dans l’interface entre les différents produits, outils spécifiques et logiciels nécessaires à la bonne marche des régies. On assiste souvent à un export-import des données aux formats variés, explique Laurent Gfeller. A cela s’ajoute le fait que la branche immobilière ne dispose pas de standards imposés clairement, notamment en termes de documents courants. Chaque régie fonctionne à sa manière… l’uniformisation s’avère indispensable si l’on veut aller de l’avant avec la digitalisation ! ».
Pour en savoir plus : www.abacus.ch/gestion-immobiliere