Technicien de régie : un métier polyvalent et exigeant

22 février 2019
6 971 vues
8 minutes de lecture

Collaborateur depuis 2009 chez Moser Vernet & Cie SA, Dominique Repond est un technicien de régie expérimenté. Auparavant, il a travaillé pendant vingt ans comme électricien sur le terrain en tant que conducteur de travaux, ce qui nécessite une connaissance de la technique spécifique à cette profession, ainsi qu’un grand sens de l’organisation et de la gestion administrative.

Rencontre avec Dominique Repond, Technicien de régie chez Moser Vernet & Cie SA

Quelles sont les principales tâches qui incombent au technicien de régie ?

Dominique Repond : Il assure la représentation du propriétaire dans le cadre des relations contractuelles entre bailleur et locataire d’une part ; il est l’interlocuteur privilégié des habitants pour tous les aspects relatifs à l’entretien et au fonctionnement du bâtiment, d’autre part. Il assume l’établissement des états des lieux d’entrée et de sortie lors de chaque location. Il évalue, estime, fait chiffrer, coordonne et contrôle l’exécution des travaux de rénovation, et procède aux démarches nécessaires au maintien et à la mise en valeur du patrimoine confié.

Avec son assistante dédiée, il commande et assure le suivi des travaux dans le respect du budget alloué pour l’entretien. Il contrôle également la bonne exécution des interventions, afin qu’elles se réalisent aux meilleures conditions et selon le niveau de qualité recherché. Il est responsable du choix, de l’embauche et de la gestion des équipes de conciergerie chargées du maintien des bâtiments en parfait état de propreté. Enfin, il assure la planification à long terme des travaux de rénovation.

Etes-vous amené à diriger des opérations d’envergure ?

D. R. : Oui, notamment lors de rénovations d’immeubles, qui peuvent impliquer des interventions tant sur l’enveloppe que sur les installations techniques et les zones communes des bâtiments. Ce sont également les techniciens qui sont responsables du suivi administratif et technique des sinistres pouvant survenir dans un bâtiment (dégât d’eau, bris de glace, incendie, etc.).

Notre rôle social est important, car nous sommes en contact régulier avec les locataires, pour lesquels nous recherchons les solutions nécessaires au maintien et à l’amélioration du confort d’habitation.

Nous pouvons également être appelés à résoudre d’éventuelles divergences entre les locataires, ou dans le cadre de leurs relations avec le service d’immeuble.

Êtes-vous plutôt une personne de bureau ou de terrain ?

D. R. : La particularité de ce métier est la parfaite maîtrise exigée pour les aspects administratifs en lien avec les activités mentionnées, ce qui se traduit par une présence de l’ordre de 70 % au bureau et de 30 % dans les bâtiments. Mon rôle est donc polyvalent, avec un sens de l’organisation indispensable pour pouvoir gérer plusieurs dossiers de front. Ma mission consiste avant tout à trouver les solutions qui répondent aux attentes des locataires, tout en préservant les intérêts des clients.

Le concierge est un précieux appui, car sa présence dans l’immeuble et sa bonne connaissance des résidents me permet de réaliser cette mission dans les meilleures conditions. J’ai également l’opportunité de collaborer avec diverses entités : les sociétés mandatées pour les travaux d’entretien et de rénovation, les compagnies d’assurances, les confrères, les différents services de l’Etat en charge de la délivrance des autorisations de construire, les Services industriels de Genève, le Service d’incendie et de secours, etc. C’est une profession passionnante, qui me permet d’apprendre tous les jours et qui stimule sans cesse ma créativité.

Quelles sont les principales difficultés rencontrées ?

D. R. : Ce métier s’est beaucoup diversifié et complexifié ces dernières années, notamment en raison de l’augmentation et de l’adaptation continue des pratiques administratives, des règlements et des lois. Par ailleurs, Genève a la particularité d’avoir une importante législation liée à l’immobilier qui évolue en permanence : il s’agit notamment de la Loi sur les démolitions, transformations et rénovations (LDTR), des mesures de protection du patrimoine, des objectifs de réduction de consommation énergétique et de la gestion des matériaux polluants.

Le technicien de régie doit donc se former régulièrement et être en mesure de conseiller judicieusement les propriétaires d’immeuble, selon les situations spécifiques.

Pouvez-vous nous donner un exemple concret ?

D. R. : Je prendrai l’exemple d’un sinistre ‑ une infiltration d’eau par la toiture ‑ qui nécessite une intervention immédiate, tout en respectant de nombreux impératifs de planification.

Il s’agira à la fois de s’interroger sur le type d’intervention le plus adapté pour réparer définitivement le défaut, et sur la manière de mettre à profit ces travaux pour améliorer l’isolation de la toiture, également touchée dans le cadre de cette rénovation. Dans un tel cas, la réfection complète du toit engendrera l’obligation de se conformer aux lois énergétiques, qui prévoient l’installation de panneaux solaires thermiques.

Parallèlement, l’assurance sera mandatée pour la couverture des conséquences du sinistre, à savoir la remise en état des parties affectées ; ces travaux devront être devisés, commandés, coordonnés, contrôlés et réglés (après obtention de l’aval de la compagnie d’assurance concernée).

Ainsi, même dans un cas d’urgence, il faut toujours garder à l’esprit les différentes étapes à respecter pour la correction de cet événement non planifié. Enfin, un tel sinistre peut occasionner des gênes pour les habitants de l’immeuble, qui doivent être informés et avec qui il faut planifier les interventions.

Quel est le profil idéal pour se présenter au poste de technicien de régie ?

D. R. : Comme je l’ai mentionné, le candidat doit être à la fois polyvalent, efficient et collaboratif, afin d’organiser au mieux les interventions des divers corps de métier concernés par les chantiers. Les connaissances techniques sont essentielles pour choisir les bonnes options de rénovation et contrôler efficacement l’exécution des mandats confiés. Enfin, la connaissance des règlements, lois et normes est primordiale. Le technicien de régie postulant devrait, dans l’idéal, avoir une expérience préalable dans un métier du second-œuvre, indispensablement couplée avec une pratique administrative.

Organisation, rigueur, réactivité, capacité d’adaptation, sens de la négociation, honnêteté et sang-froid sont à mes yeux essentiels. Les qualités humaines et relationnelles sont importantes, mais il faut aussi savoir se montrer ferme afin d’obtenir les meilleures prestations de la part des intervenants mandatés.

Moser Vernet & Cie SA accorde une attention particulière à ce métier : la régie offre non seulement des postes de travail permettant une autonomie importante aux techniciens confirmés, mais également une filière de formation pour des techniciens juniors. Ces derniers ont la possibilité de travailler en tandem avec des techniciens expérimentés.

Les formations dispensées par l’APGCI permettent de fournir rapidement les clés du métier aux débutants, ce qui assure qu’ils partent sur de bonnes bases !

« »

Vous aimerez aussi :

Édito

Edito - Février 2019

En matière immobilière, bien des choses sont décidées dans notre canton, comme par exemple l’aménagement du territoire et les différentes zones, le droit de la construction ou encore la fiscalité cantonale. Mais ces normes, pour la plupart, reposent sur des bases fédérales ou doivent respecter des principes fixés par la Confédération. D’autres sujets sont réglés exclusivement par le droit fédéral, tels le droit du bail, le droit des contrats (entreprise, architecte, courtage), la poursuite et la faillite, le droit foncier et les droits réels, notamment le droit régissant la PPE.
Anne Hiltpold
3 minutes de lecture