Genève construit plus… mais Genève construit mal !

31 octobre 2018
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Chaque année, le Crédit Suisse réalise une étude du marché immobilier. A la demande de la Chambre genevoise immobilière, l’étude 2018 tient davantage compte des spécificités genevoises telles que les PPE en zone de développement.

Que faut-il retenir de cette étude ?
Chaque année, 2’000 Genevois quittent notre canton. L’accession à la propriété et la qualité de vie arrivent en tête des motifs de départ. Pourtant, il est rappelé que ces dernières années, 2’000 unités de logements sortent de terre par an.

Pourquoi 2’000 Genevois quittent le canton si 2’000 logements sont construits tous les ans ?

La première raison est un retard conséquent de la construction de logements, accumulé au fil des années. L’étude souligne également que la production de logements se concentre sur les zones de développement. Ces dernières sont soumises à des règles spécifiques et permettent de proposer à l’achat des appartements en moyenne 30% moins chers que sur le reste du marché. Dans ces périmètres, il est délibérément choisi de réaliser en priorité du locatif : 64% de locatif – le plus souvent subventionné – contre 36% de PPE en moyenne.

Alors que la demande explose, la construction de PPE reste fortement bridée. Les aspirants propriétaires sont très nombreux pour une quantité infime d’appartements.

A l’heure actuelle, nous observons un extraordinaire déficit de PPE  puisque pour chaque appartement mis en vente, des dizaines de demandes de candidats solvables sont déposées. Nous estimons ainsi que des milliers de familles genevoises sont privées de PPE alors même que les taux hypothécaires étant historiquement bas, il leur reviendrait –souvent- moins cher d’être propriétaire que d’être locataire. En plus de la satisfaction de leur aspiration légitime, cela contribuerait à la constitution d’une prévoyance sûre.

L’augmentation de la construction de logements en zone de développement est un signe positif, mais la clé de répartition locatif/PPE est mauvaise. L’étude démontre clairement que les PPE en zone de développement sont accessibles à la classe moyenne mais que ces biens sont encore trop peu nombreux pour répondre à la très forte demande.

Pour ne pas s’enliser dans la pénurie de logements, la clé de répartition des logements nouvellement construits est à revoir. Adoptons une politique volontariste pour répondre aux Genevois qui souhaitent devenir propriétaires !

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Pierre-Henri Badel
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