Sauvons le PAV !
Ce périmètre a été déclassé en 2011. Dix ans plus tard, il s’agit de sauver son développement. C’est précisément ce que proposent de faire les députés Diane Barbier-Mueller (PLR) et Sébastien Desfayes (PDC), premiers signataires de deux nouveaux textes parlementaires en faveur du PAV.
Le projet de loi et la motion déposés demandent que les proportions de logements à construire soient les mêmes au sein du périmètre PAV que pour l’ensemble de la zone de développement genevoise. Ces deux députés et les nombreux cosignataires de leurs textes relèvent avec une pertinence qu’il est difficile de leur contester, que les proportions de logements à réaliser en zone de développement ayant fait l’objet d’un compromis politique voté avec la loi 12661 le 28 août 2020, doivent être également appliquées au PAV. Une large majorité de la députation, dont nos adversaires politiques, avait voté ce compromis considérant que celui-ci était le mieux à même de répondre à la demande de logements des Genevois. En marge, la CGI avait pris acte de ce vote, tout en regrettant que le parlement et le gouvernement n’aient toujours pas commandé une étude fiable sur la demande de logements à Genève afin d’objectiver les décisions politiques relatives aux types de logements à construire.
Peu importe, car à ce stade, la cohérence doit primer. Rien ne justifie que le secteur PAV porte 62% de logements sociaux alors que le pourcentage retenu par une large majorité du Grand Conseil le 28 août 2020 pour l’ensemble de la zone de développement est de 33% afin de satisfaire cette demande.
Face à la mixité à rééquilibrer au sein du PAV, nos opposants politiques, hurlant à la spéculation, ont refusé ces deux textes avant même de les avoir lus. Ils sont irresponsables parce que notamment sourds à la fronde qui s’exprime en leurs propres rangs contre le mal-développement. Le concours d’investisseurs lancé par l’État sur le périmètre de la Caserne n’était pas – et de loin – suffisamment exigeant en termes de qualité. Cela ne doit pas se reproduire ! La mixité avec la réalisation minimale de 20% de PPE en pleine propriété est la seule garante de la qualité que nous nous devons d’exiger.
Ces derniers mois, des milliers de demandes ont été enregistrées auprès des régies immobilières qui s’occupent de projets de construction de propriétés par étages. La crise sanitaire entraîne une augmentation de la demande de propriété, et cette tendance est appelée à perdurer. La demande, singulièrement en zone de développement, n’a jamais été si forte. Les taux hypothécaires, encore historiquement bas, et la possibilité de les bloquer pour 15 à 20 ans, rendent la propriété très accessible. Souvent, il sera moins cher d’occuper un appartement en propriété (particulièrement en zone de développement) que de rester locataire. De plus, l’on contribue à sa prévoyance et l’on imagine transmettre un patrimoine.
La Fondation PAV, qui s’est dotée d’une direction à la fin de l’année 2020, sera dans l’impossibilité d’assumer les engagements financiers indispensables à la réalisation de la mutation qualitative du quartier. Seule une part de logements en propriété permet de tenter ce pari.
La gestion raisonnée et collective de cet espace est indispensable. Nous devons exiger que la densité s’accompagne de qualité, c’est au fond ce que proposent ces deux nouveaux textes parlementaires.