Un accord politique qui sacrifie la PPE

20 octobre 2020
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Le Grand Conseil de la République et canton de Genève a voté le 28 août 2020 une loi qui modifie la répartition de logements à construire en zone de développement par le biais d’une nouvelle teneur donnée à l’article 4A de la loi générale sur la zone de développement (LGZD).

Notre association salue la tentative de pacifier la politique du logement. Nous regrettons qu’une partie de la députation, sensible à notre préoccupation de favoriser l’accession à la propriété, n’ait pas obtenu, malgré ses efforts, un accord plus favorable.

Les discussions ont eu lieu uniquement entre certains partis politiques. Les partenaires du logement n’ont pas participé à l’accord. La CGI n’a pas été consultée.

La proportion retenue de propriété par étage (PPE) à construire est trop faible. Actuellement, la loi permet de réaliser 70% de PPE, sa nouvelle version permettra d’en construire 33% au maximum et au minimum 20%. C’est insuffisant pour répondre à la demande.

Pour chaque PPE mise en vente en zone de développement, plusieurs dizaines de familles genevoises déposent un dossier de candidature. La demande dépasse largement l’offre. La pénurie de PPE est très importante et cela n’est pas étonnant.

Tous comptes faits, et y compris la fiscalité, être propriétaire est moins cher que d’être locataire. Il faut bien prendre en compte que le prix moyen d’un appartement de 5 pièces en zone de développement est de CHF 630’000.–, ce qui est parfaitement abordable pour la classe moyenne.

La nouvelle loi prévoit la réalisation obligatoire de 33% de logements d’utilité publique (logements sociaux), il eut été symétrique de prévoir 33% de PPE. C’est là que le compromis pêche, malgré les demandes appuyées des députés qui souhaitaient une répartition plus équitable. Le chiffre malheureusement retenu pour la PPE n’est que de 20%, ce en quoi elle est défavorisée.

L’on frustre une partie des Genevois qui veulent devenir propriétaires (ils libéreraient pourtant un logement loué). Cette politique déséquilibre nos répartitions socioculturelles et est dispendieuse, de sorte que le gouffre financier que constitue la réalisation de logements sociaux (HBM) en grand nombre, implique certainement, à brève échéance, de nouvelles hausses d’impôts.

Le 12 mai 2020, la Cour des comptes a écrit à Monsieur Antonio Hodgers pour constater qu’il n’existe pas de données chiffrées qui permettent de mettre en adéquation les pourcentages évoqués des catégories de logements à réaliser avec les besoins réels de la population…

Il faut ainsi constater que les pourcentages de logements à construire sont politiques et ne reposent pas sur la demande de la population. Les recommandations de la Cour des comptes sont ignorées, c’est regrettable !

Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour faire établir des constats objectifs et modifier cette politique du logement afin de permettre aux Genevois qui le veulent de devenir propriétaires.

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