Un accord aveugle contre la propriété

21 octobre 2020
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L’aménagement du territoire et plus spécifiquement la clé de répartition des logements à construire en zone de développement a toujours fait l’objet de vives tensions à Genève

En octobre 2019, le Grand Conseil a décidé, via le vote du PL 12477, de maintenir les proportions issues de l’accord sur le logement de 2006. Prônant une intensification de la construction de logements locatifs et subventionnés, les milieux locataires ont dans la foulée lancé et déposé un referendum qui ne sera finalement pas soumis au vote, suite à l’accord sur le logement conclu cet été en comité restreint, auquel la CGI n’a pas été conviée, et validé par un nouveau vote du Grand Conseil le 28 août. La crise sanitaire ou la lassitude a certainement guidé le Grand Conseil vers une tentative d’offrir un cadre plus stable à la réalisation de logements.

Bien que cette volonté de pacification soit à saluer, il est regrettable de ne pas avoir réussi à aboutir à un accord fort, doté d’une large légitimité à l’image de celui de 2006, c’est-à-dire rassemblant autour d’une même table l’ensemble des partis, les milieux économiques, immobiliers et ceux des locataires.

Une large consultation aurait pourtant permis d’entendre les réalités du terrain : pour chaque projet de PPE réalisé en zone de développement, des milliers de dossiers sont déposés par des familles genevoises. Il y a, à Genève, une forte demande dépassant de très loin l’offre. Par dépit, de nombreuses familles, lassées, quittent Genève pour accéder à la propriété sur Vaud ou en France voisine. Ces départs ont des conséquences financières et représentent un manque à gagner pour le canton de Genève. Moins de propriétaires signifie en effet moins d’impôts et plus de trafic pendulaire.

Les affirmations qui précèdent sont documentées et ne souffrent d’aucune contestation.

Il n’en va pas de même des arguments des opposants à la propriété, lesquels ne sont fondés que sur leur orientation partisane.

En effet, il n’existe aujourd’hui aucune objectivation de la demande de la population en matière de logements à louer, que ce soit en particulier en matière de logements d’utilité publique, ce qui a d’ailleurs été relevé par la Cour des Comptes en mai 2020. Pour concevoir et planifier un aménagement du territoire cohérent et efficace, il est indispensable de s’appuyer sur des faits et pas sur des dogmes, dont la pertinence est souvent sujette à caution.

C’est pourquoi, nous serons rigoureusement attentifs aux évolutions en zone de développement ces prochains mois. S’il apparaît que l’offre de PPE est insuffisante aux besoins en logement des Genevois, nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour rectifier cette politique du logement et permettre à ceux qui le souhaitent de devenir propriétaires, que ce soit en intervenant auprès des députés qui partagent nos valeurs ou, si cela s’avère indispensable, en faisant appel à la volonté populaire pour protéger une accession à la propriété que certains veulent aujourd’hui nier.

Pascal Pétroz
Président

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