Cambriolages : les bons réflexes avant de partir en vacances

27 juin 2018
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La période estivale est propice aux cambriolages. Logements inoccupés, fenêtres laissées ouvertes pendant son absence ou porte d’entrée non verrouillée lorsque l’on est sur la terrasse: les situations qui facilitent la tâche des malfrats sont multiples. En quelques minutes seulement, ceux-ci peuvent faire des dégâts considérables. Pour éviter les mauvaises surprises, la prévention est de mise.

Certes, les statistiques sont plutôt rassurantes, indiquant depuis quelques années une tendance à la baisse du nombre de cambriolages dans l’Arc lémanique; il n’en reste pas moins que toutes les dix minutes, un vol par effraction est commis en Suisse.

Trucs et astuces pour un habitat sécurisé

Si les bons comportements sont essentiels, certains travaux ou systèmes techniques permettent également d’améliorer la sécurité de votre logement. Pensez-y suffisamment tôt pour avoir le temps de les installer avant votre départ. Tour d’hori­zon des principales recommandations.

Vérifier les points d’accès

Cela peut sembler une évidence, et pourtant : le premier réflexe avant de quitter son logement doit être de vérifier si toutes les portes et fenêtres sont bien fermées. Car bon nombre de cambriolages ont lieu sans effraction ; ce sont des introductions dites furtives. N’oubliez pas de boucler les garages et assurez-vous que les sauts-de-loup sont munis de grilles renforcées. En cas d’absence prolongée, fermer à clé les chambres intérieures de son logement aura pour effet de ralentir le travail des malfrats. Mais cela ne suffit pas toujours.

Les cambrioleurs se servent généralement d’outils très simples ­un tournevis par exemple – comme «levier» pour décrocher les portes. Pour pallier cette éventualité, installez un verrouillage multiple ou une barre latérale à votre porte d’entrée. Une solu­tion très efficace consiste à la doubler d’un panneau de bois, rendant impossible de glisser un levier entre celle-ci et l’inté­rieur du cadre. De manière générale, la porte d’entrée doit être solide, en bois massif ou en matériau analogue (épaisseur d’au moins 4 cm). Enfin, pour éviter que le cylindre ne soit cassé ou arraché, il doit comporter une garniture de sécurité vissée de l’intérieur selon une technique spéciale. Pour les fenêtres, il s’agit de les munir de ferrements qui résistent aux tentatives de décrochement. Les poignées doivent pouvoir se fermer à clé. Choisissez un verre de sécurité anti-effraction pour les fenêtres facilement accessibles (jusqu’à 3 mètres du sol).

Placer les valeurs à l’abri

Assurez-vous de placer vos objets de valeur – bijoux, argent liquide, etc. – à l’abri dans un coffre-fort solidement fixé au mur ou au sol. Pour les valeurs dont vous n’avez besoin que rarement, il est préférable de les conserver hors de la maison, par exemple dans un coffre à la banque. Par mesure de sécu­rité, il est recommandé de photographier ses objets de valeur (meubles, tableaux, appareils électroniques, etc.), voire de noter le numéro de série lorsqu’il existe. Ces informations faci­literont le remboursement par l’assureur en cas de vol, ainsi que l’enquête policière.

Avertir ses voisins

Toute protection efficace passe par l’entraide entre voisins. En se rendant sur les lieux à intervalles irréguliers, ils feront en sorte qu’on ne s’aperçoive pas de l’extérieur que les habitants sont en vacances. Demandez à quelqu’un de s’occuper de votre courrier pendant les vacances, car une boîte aux lettres qui déborde est un signe d’absence évident. Vous pouvez aussi faire retenir votre courrier à la poste. Enfin, le recours à un «Home Sitter», par exemple un ami ou un étudiant, est une alternative judicieuse.

Dissimuler son absence

Faire savoir via sa boîte vocale ou ses réseaux sociaux que l’on est en vacances est une très mauvaise idée : les malfaiteurs savent aussi se servir des médias. Ne fermez pas tous les volets et laissez «traîner» quelques objets, signes de votre activité autour de la maison (chaise longue, nappe, étendards, etc.). Cependant, pensez à ranger les échelles et outils pouvant servir à l’effraction. De même, n’inscrivez jamais vos noms et adresses sur votre trousseau de clés ou celui de vos enfants.

Simuler sa présence

Une maison qui reste sombre le soir, voire plusieurs soirs de suite, signale au voleur qu’elle est momentanément inha­bitée. Pour éviter de montrer que vous êtes absents, il vaut la peine d’installer dans plusieurs pièces des minuteries qui allument et éteignent les lampes de manière aléatoire. Des systèmes similaires existent pour la radio/télévision. A l’extérieur, des détecteurs de mouvements enclenchant un éclairage dès que quelqu’un s’introduit dans la propriété sont également dissuasifs.

Dispositifs électroniques d’appoint: règles à respecter

Pour améliorer la sécurité de son logement, de nombreux sys­tèmes d’alarme existent, dont l’objectif est de détecter une intrusion ou une tentative d’effraction. Les détecteurs doivent être disposés aux endroits adéquats de manière à protéger l’ensemble de la maison, tout en s’adaptant au mode de vie des habitants. Le système est généralement relié à une cen­trale qui analyse les informations fournies par les détecteurs. En cas d’intrusion, l’intervention policière peut être déclen­chée à l’insu du cambrioleur et/ou une alarme enclenchée jouant un rôle dissuasif pour le cambrioleur. Certains modules d’alarmes expulsent un épais brouillard, ce qui rend le travail des malfrats impossible.

En complément aux alarmes, des caméras de surveillance peuvent être installées ; elles transmettent les alertes à une centrale, afin que celle-ci prenne immédiatement les décisions nécessaires. Il n’y a pas de crainte à avoir: vous n’allez pas être espionnés! Les vidéos ne se mettent en marche que lorsque les détecteurs sont activés. Avec certains systèmes, il est pos­sible d’accéder aux caméras et de visualiser son logement à distance, via le Wifi ou une application mobile.

Le propriétaire d’une maison individuelle a le droit de placer sous surveillance vidéo sa villa ainsi que son jardin. Mais il n’est pas autorisé à filmer au-delà de la limite de son terrain, à moins d’avoir le consentement du voisin concerné. Le même principe s’applique aux immeubles d’habitation, où le locataire (ou pro­priétaire) d’un appartement doit limiter la vidéosurveillance aux parties qui sont réservées à son usage exclusif.

La pose de caméras dans les parties communes n’est autorisée que si tous les autres colocataires ou copropriétaires ont donné leur accord.

Dans ce dernier cas de figure, les personnes entrant dans le champ des caméras doivent être informées à l’aide d’un avis clairement affiché à l’entrée de l’immeuble. Enfin, les particu­liers ne sont en aucun cas habilités à filmer le domaine public.

Des conseillers en sécurité de la police sont à votre disposition pour vous conseiller. Cela peut s’avérer particulièrement utile lors de chantiers de construction, afin de planifier les équi­pements dès le début du projet. Si vous avez recours à des entreprises de sécurité, assurez-vous de leurs compétences et prenez le temps de comparer les offres avant de vous lancer dans l’acquisition d’un système électronique.

Patrouilles policières ou privées, à quoi bon ?

Les agents de police municipale (APM) ont pour mission d’assurer la sécurité des quartiers et de repérer les comportements suspects. Ils misent avant tout sur la prévention, mais aussi sur la répression lorsqu’elle s’avère nécessaire. Ces agents ont une connaissance approfondie des communes dans lesquelles ils opèrent, grâce à des rencontres régulières avec les habitants et commerçants. C’est dans le but de favoriser l’échange avec la population que les APM se déplacent souvent à pied ou à vélo ; une brigade équestre a même été formée récemment, afin de contrer les incivilités dans les zones périurbaines ou difficiles d’accès.

Par ailleurs, certaines municipalités mettent en place des collaborations intercommunales ou bénéficient d’un renfort cantonal lors de « pics» d’effractions.

Des villes françaises ont pourtant décidé de se passer de toute police municipale; elles privilégient les équipes « d’agents de civilité» ou de «gardes urbains ». Ce dispositif sans uniforme a été déployé notamment au Mans et à Brest. Les agents sont affectés à des missions de prévention, de médiation et de surveillance. Une initiative qui s’est avérée efficace et peu coûteuse. A suivre sur le long terme, en fonction des données statistiques relatives aux cambriolages et de la sécurité ressentie par les populations locales.

Pour protéger des sites d’envergure – par exemple de grands domaines – les propriétaires ont parfois recours à des patrouilles privées. La présence d’agents de façon répétitive à différentes heures du jour et de la nuit a un effet dissuasif sur les effractions. Ces patrouilleurs sont en liaison permanente avec un centre d’alarme et peuvent ainsi obtenir des renforts immédiats en cas de besoin. Selon les demandes particulières, ils se chargent des missions suivantes : rondes de contrôle, vérification extérieure et intérieure du site, intervention en cas d’urgence, suivi des systèmes d’alarme, etc.

La police suisse a constaté que 60% des cambrioleurs abandonnent après deux ou trois minutes d’essai infructueux. En protégeant efficacement votre habitation et vos biens, vous compliquerez la tâche des malfrats, ce qui aura de fortes chances de les décourager!

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