Les cuisines d’été gagnent en popularité

27 juin 2022
1 348 vues
4 minutes de lecture

Avec la pandémie, de nombreux propriétaires ont réorienté leur budget voyage dans l’équipement de leur jardin ou de leur terrasse. Depuis, beaucoup d’espaces extérieurs sont aménagés avec soin et dans les moindres détails, à tel point que le jardin peut désormais être considéré comme un nouvel espace à vivre à part entière.

Cette tendance tire son origine des États-Unis, royaume du barbecue. Juste avant la crise sanitaire, le marché des appareils à grillades avait déjà enregistré une forte croissance en Suisse. Depuis, il connaît un véritable essor.

Urs Brunner, gérant du magasin Hico Feuerland à Gränichen (AG), le confirme : « En ce moment, la demande est considérable. Elle s’est fortement intensifiée depuis la pandémie. » Avant, son entreprise vendait principalement des cheminées ; actuellement, ce sont surtout des cuisines d’extérieur. « Cuisiner à ciel ouvert est devenu une activité à la mode qu’on partage volontiers entre amis ou en famille. », ajoute-t-il.

« Cuisiner à ciel ouvert est devenu une activité à la mode qu’on partage volontiers entre amis ou en famille. »

Qu’elle soit sophistiquée ou non, la cuisine doit au moins être équipée d’une cuisinière ou d’un ensemble wok en plus de son barbecue. Bien sûr, la cuisine de jardin doit également disposer d’un point d’eau, de suffisamment d’espace de rangement pour la vaisselle et les casseroles, et idéalement d’un réfrigérateur. « Le prix d’une cuisine d’extérieur peut vite atteindre celui d’une Harley Davidson », souligne Urs Brunner.

Selon la taille du jardin ou de la terrasse et la flexibilité avec laquelle on souhaite agencer sa cuisine, il est possible d’opter pour une cuisine mobile sur roues que l’on peut facilement déplacer. Aujourd’hui, les cuisines de jardin ne doivent plus obligatoirement être abritées, car comme le précise Urs Brunner, « elles sont désormais suffisamment robustes pour résister aux intempéries ». Au cas où elles prendraient la poussière, elles se nettoient facilement au jet d’eau.

Les fabricants et prestataires affluant sur le marché, chacun trouvera une cuisine à son goût. Pour les petits budgets, les produits Ikea de la gamme Grillskär disposent de modules qu’on trouve pour moins de 450 francs, mais à monter soi-même.

Les amoureux du design se tourneront vers la marque suédoise Röshults, qui propose des cuisines haut de gamme à la fois minimalistes et intemporelles. Les surfaces en teck et en inox sont du meilleur effet. Autres modèles haut de gamme : la cuisine d’extérieur en acier Norma de la marque italienne Roda ou les élégantes 10th Roller Kitchen d’Exteta.

La nouvelle génération de cuisines extérieures de la marque OCQ (Outdoor Cooking Queen) impose de nouveaux standards et pas seulement par son aspect : la bbqubeX modulaire offre de nombreuses possibilités en termes de décor, d’équipement et d’aménagement. Elle peut être disponible soit en unité de cuisine classique, soit en îlot de cuisson avec comptoir et sièges assortis. Les surfaces sont composées de béton, de marbre ou de granit.

Ceux qui hésitent encore à investir dans une cuisine d’extérieur, se laisseront peut-être convaincre par le fait qu’aujourd’hui, on ne s’en sert plus seulement pendant les mois d’été. « La cuisine en plein air est devenue une activité qu’on pratique tout au long de l’année », conclut Urs Brunner.

Sur le plan juridique, quelques éléments sont à considérer

La construction d’une cuisine en plein air peut, selon les cas, être soumise à une autorisation de construire. La loi prévoit en effet que toute construction ou installation, même un mur, une clôture ou un hangar, est soumis à autorisation, tout comme la modification de la configuration du terrain. Cependant, cette obligation ne porte pas sur les constructions de peu d’importance. La loi mentionne que « sont réputées constructions de très peu d’importance les cabanes amovibles de dimension modeste, soit de l’ordre de 5 m2 au sol et 2 m de hauteur ou les pergolas non couvertes » notamment. Ainsi, selon la taille et la configuration de votre cuisine extérieure, une autorisation de construire pourrait être nécessaire.

Si vous envisagez d’aménager une telle installation dans votre jardin et que vous vivez dans une PPE, il conviendra également de s’assurer que le droit exclusif dont vous bénéficiez vous autorise un tel aménagement. Vous êtes en principe libre d’aménager comme bon vous semble votre jardin, mais jusqu’à un certain point. À priori, une installation légère et amovible pourrait être facilement envisagée sans passer par une autorisation de l’assemblée des copropriétaires, alors que si vous prévoyez une installation durable et fixe, il vous faudra passer par une autorisation.

À noter également que les règles de la PPE imposent généralement que toutes les activités susceptibles d’importuner ou de provoquer un désagrément pour les occupants de la propriété par étages, à l’intérieur comme à l’extérieur des locaux, sont interdites. L’usage d’appareils bruyants est autorisé sous réserve de l’observation de la réglementation d’usage en la matière et sous réserve également que le bruit en résultant ne soit pas gênant pour les voisins. Le tapage de quelque nature que ce soit, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur des parties privées, troublant la tranquillité des occupants est formellement interdit, de même que les activités répandant des odeurs ou de la fumée incommodante. L’utilisation d’une cuisine extérieure peut ainsi se heurter à quelques limites ou interdictions liées au respect de la tranquillité des autres copropriétaires.

La règlementation cantonale en matière de tranquillité publique dispose par ailleurs que, entre 21h et 7h, tout acte de nature à troubler la tranquillité nocturne, notamment le repos des habitants, est interdit. L’on imagine facilement que l’utilisation d’une cuisine extérieure peut s’avérer bruyante et en fonction du lieu de situation, elle pourrait être interdite, si elle incommode les voisins.

Anne Hiltpold, Avocate CGI Conseils

« »

Vous aimerez aussi :

Édito

Il est temps d’abroger la valeur locative !

Selon la documentation éditée par la Conférence suisse des impôts, la substance fiscale genevoise est la plus exploitée du pays, et de loin. Simplement dit, Genève est le canton qui taxe le plus. En matière immobilière, cette substance est, selon moi, tout simplement épuisée.
Christophe Aumeunier
3 minutes de lecture