Écoute et consensus : un vœu pieux ?

31 octobre 2024
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À en lire la presse, laisser entendre que l’économie genevoise est responsable de la pénurie de logements semble être le moyen – peu convaincant – que le département du territoire a trouvé pour se défausser d’une grande partie de ses responsabilités.

Une économie qui, au contraire des pays qui nous entourent, semble résiliente et en bonne santé devrait être chérie. Elle est le gage d’un taux de chômage bas, d’une prospérité qui profite à la population, de recettes fiscales élevées et, donc, de prestations étatiques importantes.

L’intérêt public genevois et le bon sens commandent donc d’éviter de trouver de manière gratuite l’un ou l’autre bouc émissaire parmi la population genevoise. Montrer du doigt, comme le font certains députés, les habitants des zones villa en prétendant qu’ils sont des usurpateurs de surfaces constructibles et des consommateurs irresponsables d’énergie participe à une propagande insupportable. Rien de tout cela n’a sa place dans l’ouverture d’une concertation sur le Plan directeur cantonal.

N’en déplaise aux politiques, cet instrument d’aménagement du territoire ne doit pas être un acte politique, encore moins un instrument électoraliste. Il s’agit de pacifier le débat qui s’ouvre, de concerter largement et, en premier lieu, de faire un bilan de l’avancement du plan directeur 2030. Ce bilan démontre, entre autres, un gaspillage de terrains constructibles par l’acceptation de projets aux potentiels sous-exploités.

Permettre la réalisation d’immeubles de 3 ou 4 étages seulement dans des périmètres tels que les Communaux d’Ambilly, Challendin ou Bourgogne, par exemple, est contraire à notre devoir de responsabilité envers les générations futures ; tout comme, en d’autres lieux, ne pas cultiver la qualité urbanistique qui doit accompagner toute réalisation immobilière pour obtenir des quartiers vivants et durables est simplement désolant. La mission du département est pourtant clairement de concilier ces deux défis, synonymes d’un urbanisme responsable.

Pour compléter ce dispositif, les travaux de révision du Plan directeur devront mettre en évidence des incitatifs forts pour libérer de manière raisonnée des surfaces à bâtir sur la zone agricole et permettre une évolu-tion, non moins raisonnée, des formes urbaines de certaines zones villa enclavées dans la ville.

Cela demande de l’écoute, de la concertation et une capacité à concilier.

Ce sont là les vœux que je forme pour que soient tracées les grandes lignes de l’évolution qualitative de notre territoire que nous chérissons tous, loin des clivages partisans.

Christophe Aumeunier
Secrétaire général

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