Ces images de dizaines de personnes qui font la queue dans les escaliers d’un immeuble, et parfois jusque dans la rue, pour visiter un appartement vacant sont difficilement acceptables. Elles témoignent toutes d’histoires personnelles diverses et de différents parcours de vie qui convergent, ce jour-là, vers l’infime espoir d’obtenir un logement. Le bien-être de la population est mis à mal.

C’est d’abord pour cela que la pénurie de logements est une plaie : pour les frustrations personnelles qu’elle inflige à un grand nombre de Genevoises et de Genevois d’une manière qui me semble injuste, puisqu’il faut l’avouer, le plus grand nombre d’entre nous est bien logé.

Alors, que faisons-nous pour résoudre cette situation, qui est loin d’être nouvelle ?

La question est d’actualité puisque la loi impose aux cantons de réviser leur Plan directeur cantonal tous les 10 ans et que le nôtre a été adopté voici 12 ans pour la dernière fois. Ainsi, le long processus de révision a commencé en janvier dernier et nous venons de participer à une seconde séance d’information et d’échanges entre les services de l’État et diverses associations du canton.

Comme il est d’usage, les services chargés de ces travaux se fondent sur les prévisions démographiques de l’Office cantonal de la statistique pour établir le nombre de nouveaux logements qui seront nécessaires ces 10 prochaines années. Rien de surprenant. En revanche, l’étonnement vient du fait qu’à aucun moment, la pénurie de logements et, donc, le déficit actuel ne sont évoqués. Pas une seule fois, cette pénurie n’est mentionnée !

L’État serait-il, en réalité et en quelque sorte, simplement en train de planifier la pénurie de logements ?

C’est cette crainte qui nous conduit à nous exprimer avec conviction afin que soient intégrées au Plan directeur les réponses aux besoins de la population.