105e assemblée générale de la CGI : défendre la propriété, penser l’avenir
La 105e assemblée générale de la Chambre genevoise immobilière (CGI) a mis en lumière les défis cruciaux qui s’annoncent concernant la défense de la propriété, les réformes fiscales et la transition énergétique. Ainsi, entre prises de position fermes et passage de témoin à la présidence, l’avenir de l’immobilier genevois se dessine dans un contexte tendu.
Le public était nombreux mardi 10 juin 2025 dans l’auditorium du Campus Biotech, à deux pas du parc Barton, pour écouter le président sortant de la CGI Stéphane Penet, qui a, en ouverture de l’événement, chaleureusement salué les membres, les autorités et les invités présents, parmi lesquels le conseiller d’État Antonio Hodgers.
Stéphane Penet est revenu sur ses deux années de présidence, qu’il a décrites comme un voyage sur un « fleuve parfois agité » et nécessitant une navigation attentive et réactive. Il a salué la mobilisation constante des équipes de la CGI, en particulier celle du secrétariat, soulignant leur rôle essentiel dans l’efficacité de l’action de l’association. Il a évoqué les grands axes de son mandat : la défense de la propriété individuelle, dans toute sa diversité, le dialogue constructif avec les autorités face aux défis du secteur immobilier genevois, ainsi que l’opposition déterminée à certaines dérives telles que l’étatisation du sol, la préemption excessive ou la surenchère réglementaire.

De nombreux enjeux politiques
Stéphane Penet a également rappelé que les propriétaires ne sont pas de simples détenteurs de biens, mais des acteurs clés du développement cantonal, engagés dans la politique du logement comme dans la préservation de l’environnement. « Notre association a la force de faire bouger les choses », a-t-il affirmé en remerciant le comité et les membres pour leur confiance.
Le trésorier Olivier Cerutti a ensuite présenté des comptes à l’équilibre, mentionnant la constitution d’une importante provision en vue des nombreux enjeux politiques et votations à venir. Les comptes 2024, ainsi que le budget 2025, ont été adoptés à l’unanimité.
L’assemblée a ensuite abordé les votations prévues le 28 septembre 2025. La CGI a exprimé son opposition claire à l’initiative populaire 180 « Pour plus de logements en coopérative », perçue comme une attaque frontale contre la propriété privée. Christophe Aumeunier, secrétaire général, a dénoncé un mécanisme qui imposerait aux collectivités publiques l’acquisition massive de terrains pour les attribuer en droit de superficie à des coopératives, vidant ainsi la propriété foncière de sa substance.
Autre objet de votation : l’arrêté fédéral du 20 décembre 2024 relatif à l’impôt immobilier cantonal sur les résidences secondaires. Derrière cet objet de votation se cache le projet lié de l’abolition de la valeur locative. Si l’idée de supprimer ce revenu fictif imposé aux propriétaires a été un cheval de bataille de longue date la CGI, l’association constate toutefois que ce projet est mal ficelé et appelle à rejeter le texte. Alexandre Faltin, président de la commission fiscale de la CGI, et Gregory Boria, économiste-fiscaliste chez CGI Conseils, ont expliqué que cette réforme supprimerait également plusieurs déductions fiscales, notamment pour l’entretien des biens ou les investissements écologiques. En l’état, le nouveau système désavantagerait une majorité de propriétaires. La présentation des deux intervenants est à retrouver sur notre site www.cgionline.ch.






Bilan et perspectives
Au moment des élections statutaires, les membres actuels du comité ont été reconduits. Diane Barbier-Mueller a été élue présidente et succède ainsi à Stéphane Penet.
Une fois les votes achevés, et dans la seconde partie de l’événement, Antonio Hodgers, conseiller d’État en charge du Département du territoire, est intervenu pour livrer un discours mêlant bilan et perspectives. Il s’est souvenu de sa première prise de parole devant la CGI, il y a onze ans, et a souligné l’importance de cette association exerçant de manière fiable et raisonnée un poids politique considérable. Pour lui, en substance, « la propriété privée joue un rôle fondamental, mais elle doit s’articuler avec les intérêts publics pour faire avancer des projets communs ». Antonio Hodgers a aussi salué l’engagement de la CGI dans la transition énergétique, en soulignant les efforts et les contraintes que cela implique. Enfin, il a évoqué la révision à venir du Plan directeur cantonal (PDCn), outil stratégique pour penser Genève à l’horizon 2050, appelant à surmonter les tensions entre désir de développement et volonté de préservation.
Les deux intervenants ont présenté les nouvelles exigences légales destinées à réduire l’empreinte carbone du bâti genevois.

La dernière séquence de l’assemblée a été consacrée à une conférence de Francesco Della Casa, architecte cantonal, et de Marie Savary, juriste à l’Office cantonal de l’énergie (OCEN), autour des enjeux liés à la construction bas carbone et aux transformations profondes qu’elle implique. Les deux intervenants ont présenté les nouvelles exigences légales destinées à réduire l’empreinte carbone du bâti genevois, notamment les articles 117 et 118 de la loi sur les constructions et installations diverses (LCI). Dès les prochaines années, tout projet de construction ou de rénovation devra intégrer, en annexe à la demande d’autorisation de construire, un concept bas carbone incluant le réemploi de matériaux et des pratiques relevant de l’économie circulaire. Ces exigences deviendront juridiquement contraignantes à partir de 2035. Afin d’accompagner cette évolution, un guide évolutif en ligne sera mis à disposition des professionnels










Photos : Magali Girardin